Photos du voyage en Algérie du 2 au 10 novembre 2017 (contributions de Jean-Marc Assayag, Jean-Pierre Bénisti et Gilles Bouchara)
Journal de bord de Jean-Marc Asssayag
2 au 10 novembre 2017
Après une rencontre quelque temps auparavant chez Gilles Bouchara, où nous avons fait connaissance et appris les différentes étapes de notre voyage, nous avons quitté Paris, le 2 novembre 2017, depuis l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle.
Arrivés à Alger, nous avons attendu Gilles qui prenait un autre avion par Orly. Nous nous sommes rendus au Centre des Glycines où nous nous sommes installés. Après un peu de repos, nous avons dîné dans un restaurant proche des Glycines, dans l’hôtel où Gilles a logé. C’est là que Jean-Marc Assayag a retrouvé Kharima, une ancienne élève de Drancy, de 1971. Le mari de Kharima, Athmane, était présent ainsi qu’un autre ami. Athmane et Kharima nous ont éventuellement proposé de servir de taxi pendant notre séjour.
3 novembre :
Après un petit déjeuner aux Glycines, nous sommes allés changer de l’argent, chez un épicier du quartier. Nous nous sommes ensuite rendus au centre d’Alger, à la Grande Poste. Après un moment à nous remémorer quelques souvenirs, nous avons pris la rue d’Isly, pour arriver au Milk Bar, place de l’Émir Abdelkader. Nous avons dépassé les anciennes Galeries de France et avons abordé le bas des Tournants Rovigo. Nous avons parcouru ces lacets jusqu’au square Montpensier. Nous avons pu avoir des échanges avec des habitants du coin. Le quartier Montpensier a rappelé Jean-Marc son enfance. Il y a retrouvé les commerces ainsi que son appartement. Nous y avons été reçus avec une grande gentillesse par la personne qui y habitait maintenant. Au bout de la rue, une ouverture nous permis d’accéder à accéder à la Casbah. Nous y avons fait une petite incursion. Puis nous avons visité ce qui reste de l’ancien hammam où Nicole Cohen-Addad et Jean-Marc allaient dans leur enfance. Nous avons ensuite descendu le boulevard Gambetta où Jean-Marc a retrouvé son école. Remontés vers le square, nous avons repris la voiture et sommes retournés à la Grande Poste. Là, nous avons pris le métro pour nous rendre au Salon du Livre où nous avons passé une partie de l’après-midi. Jean-Pierre Bénisti y a présenté un livre sur son père, le peintre sculpteur Louis Bénisti, ami de Camus, et qui avait entre autre dessiné la maquette du logo de l’Association de la Libération Française du 8 Novembre 1942. Puis, retour aux Glycines.
4 novembre :
Nous sommes passés devant le musée des Condamnés à mort. Puis nous nous sommes rendus dans la quartier Meissonier. Nicole a retrouvé, comme Jean-Marc la veille, de beaux souvenirs. Là encore, nous avons été bien accueillis. Nous avons ensuite visité le marché Meissonier qui n’a pas changé. Nicole nous a raconté quelques souvenirs de cette période, qu’étaient la guerre et les attentats, 300 bombes en une nuit dans cette rue, et une bombe en pleine journée au marché. Nous avons gagné la rue Michelet et sommes allés jusqu’au lycée de filles, Delacroix. Nous avons pu y entrer, en nous faisant tout petits !! Après avoir passé le tunnel des facultés, nous avons retrouvé la Grande Poste et sommes allés visiter les locaux de La Dépêche Algérienne. C’était splendide. Nous nous sommes rendus vers le « square » Bresson où l’on a pu voir l’ancien café, le Tantonville et l’Opéra. Le square était en travaux. Nous avons longé le port jusqu’à la piscine d’El Kettani. Nous y apercevions Notre Dame d’Afrique. Dans l’après-midi, nous avons regagné les Glycines.
5 novembre :
Aujourd’hui, nous nous rendons directement en haut de la Casbah où se trouve la prison de Barberousse. Nous y avons rejoint notre guide, Wail. Il nous a conduits tout au long des dédales que constitue ce célèbre quartier d’Alger. Beaucoup de maisons abandonnées, en ruine. Nous avons rencontré un menuisier. En haut de sa maison, nous avions une splendide vue sue la baie d’Alger. Arrivés au bas de la Casbah, nous avons retrouvé ce qui était la Cathédrale d’Alger, transformée en mosquée. Nous avons marché dans la rue de la Lyre où nous avons vu le café où jouait le célèbre musicien Lebrati, dit Sassi. Sur le trottoir, on y trouve, en mosaïque, ses instruments. Puis, nous sommes allés visiter l’appartement de la famille Aboulker qui a participé activement à aider au débarquement des Alliés. Ensuite, nous sommes entrés dans ce qui reste de l’ancienne synagogue, qui est maintenant le local des scouts. Nous sommes retournés vers la place du Gouvernement où nous avons dégusté des beignets de chez nous !! Retour vers le square Bresson. Là nous arrivons devant l’opéra. Nous avons remonté le boulevard Gambetta, en passant par le marché de la Lyre. Passage à nouveau devant l’école Maihles où Jean-Marc a pu discuter avec 2 maîtresses de l’école. Arrivés au 17 Bd Gambetta, il a pu monter au 6ème étage et visiter l’appartement de ses grands-parents. Nicole est montée au 18 pour retrouver sa jeunesse. Ensuite, nous avons fini de grimper le boulevard Gambetta pour arriver à la prison de Barberousse, où nous avons visité l’école du boulevard de la Victoire où sa tante et son oncle étaient directeurs. Fin de la journée, retour aux Glycines.
6 novembre :
Direction Tipasa. Nous avons longé la côte. Nous y avons retrouvé une guide qui nous a fait parcourir les ruines de cette cité ancienne. Jean-Pierre nous a conté la plaque de Camus qui se trouve au milieu de ces ruines et sur laquelle a été gravé par Louis Bénisti une phrase de Camus : « Ici je comprends ce qu’on appelle gloire : le droit d’aimer sans mesure ». Le midi, nous avons mangé au restaurant puis nous avons rencontré plus loin un évêque à la retraite, dans sa chapelle.
Puis, nous nous sommes rendus à Cherchell où nous avons découvert le monument commémoratif du débarquement des Alliés, en 1942, qui a été le point de départ de la Libération de l’Europe et de la France. En rentrant le soir, nous sommes allés au restaurant.
7 novembre :
Nous avons débuté la journée au musée des Beaux-Arts d’Alger où nous avons ou admirer quelques belles pièces antiques. Ensuite, direction Dély Brahim, le cimetière. Nous avons parcouru les allées de ce cimetière militaire où sont enterrés essentiellement des soldats britanniques. Il y a pourtant accolé à ce cimetière un secteur néerlandais, des tombes de la guerre 14-18, un cimetière allemand et un cimetière serbe. De Dély Brahim, nous sommes allés à Notre Dame d’Afrique. Cette cathédrale emblématique de la présence chrétienne en Algérie a pu être « visitée » par quelques-uns d’entre nous. De l’esplanade, nous avons admiré le point de vue vers Alger. En descendant de Notre-Dame d’Afrique, nous nous sommes rendus au cimetière de Saint-Eugène. Nous avons parcouru quelques carrés de tombes pour retrouver, pour certains, des membres de notre famille. Nous y avons été très bien accueillis par les jeunes de l’administration du cimetière. En fin d’après-midi, quelques-uns sont allés assister à la répétition d’un petit concert d’instruments « orientaux » au centre culturel Mouloud Feraoun.
8 novembre :
La journée a débuté à Dély Brahim, au cimetière. Là, nous a rejoints une membre militaire de l’ambassade de France, la capitaine Nora Zelazli. Devant le monument aux morts, nous avons déposé une gerbe en hommage aux soldats alliés morts pour notre liberté.La capitaine de l’Ambassade de France à Alger y prononça quelques mots. Puis, ce fut au tour de Nicole Cohen-Addad de donner une courte allocution, suivie d’une minute de silence. Nous sommes, ensuite, allés visiter l’hôtel Saint-Georges qui accueillit de nombreux officiers pendant la seconde Guerre mondiale. Retour vers le centre d’Alger, la rue Michelet, la Grande Poste, le XIXème Corps d’Armée. Arrivés au lycée de l’Émir Abdelkader, ex-Bugeaud, nous avons discuté avec quelques lycéens, et un algérien, content de voir des français se rendre en Algérie. Nous avons effectué une nouvelle visite au cimetière de Saint-Eugène et nous avons roulé jusqu’à la Madrague, plage bien connue des algérois, mais plus reconnaissable, dans le mauvais sens du terme. Nous avons mangé dans un restaurant du coin et avons sillonné les bords de plage avant de rentrer sur Alger, en passant devant l’hôtel Aletti, en rénovation, et en longeant le port. Retour aux Glycines.
9 novembre :
Le matin, nous sommes retournés dans le haut des Tournants Rovigo. Nous sommes entrés à la direction de la Culture, et avons parcouru quelques belles constructions. Nous avons descendu le boulevard Gambetta jusqu’à l’école Mailhes puis sommes allés à l’Opéra. Nicole et Jean-Marc ont pu entrer dans ce lieu mythique où Nicole a pu se souvenir de ses premiers pas de « petit rat ». L’hôtel Terminus, tout près de l’Opéra, nous attendait pour nous rappeler quelques moments d’Histoire. L’après-midi, nous avons parcouru dans le quartier de Belcourt, les allées du jardin d’Essai. Puis, face au jardin, nous avons visité le musée des Beaux Arts. Nous avons ensuite cherché et trouvé l’école où Albert Camus, enfant, a commencé son éducation publique. Retour aux Glycines.
10 novembre :
Dernier jour à Alger. La villa des Oliviers fut notre premier passage. Actuelle résidence de l’ambassadeur de France, elle fut pendant la seconde guerre mondiale le lieu de résidence du général Juin, en 1942, puis de de Gaulle en 1943. C’est ici que le 8 novembre 1942, Juin apprit l’imminence du débarquement allié en AFN. Il y fut arrêté par les résistants. Ensuite, nous allâmes jusqu’au fort L’Empereur. De là, nous sommes descendus vers Alger pour aller nous promener sous la pluie, à Bab El Oued. Puis un dernier parcours le long du port, le square Bresson et Les Glycines pour prendre nos affaires et rejoindre l’aéroport, direction Paris.
Voir aussi un rapport du voyage dans le compte-rendu du cercle de lecture du 16 décembre 2017.